J’ai entendu parler pour la première fois de cette occasion de stage lorsque Holly Steenkamp (géologue du substratum rocheux du BGCN), Patricia Peyton (aide géologue du BGCN) et le BGCN ont fait une présentation dans ma classe de première année du programme de technologie environnementale, au Collège sur l’Arctique du Nunavut, à propos d’une occasion d’emploi d’été. Quand j’ai appris qu’ils envisageaient d’envoyer quelqu’un en Californie avec Patricia (que je n’avais pas encore rencontrée à l’époque), je me suis dit pourquoi ne pas tenter ma chance. À l’époque, j’avais déjà une offre d’emploi à Resolute, dans le cadre du Programme du plateau continental polaire. Mais après avoir parlé à l’un des étudiants de deuxième année, j’ai réalisé qu’être géologue était quelque chose que je voulais faire depuis mon enfance. Après avoir remis mon CV à Holly, j’ai passé une entrevue, puis j’ai eu la chance de décrocher un emploi d’été au bureau. Quand j’étais enfant, j’allais chercher les plus belles et les plus stylées des pierres, sans savoir ce que je regardais.
Mon voyage en Californie m’a fait comprendre comment raconter l’histoire de la formation de la terre (ses roches!). J’ai également appris à cartographier le substratum rocheux et à déterminer le moment des événements : ce qui est arrivé en premier, comme le dépôt de sédiments, un pli puis une faille, l’érosion et le dépôt de sédiments, etc. Être en mesure de fournir ces informations simplement en regardant les roches et en les mettant sur une carte n’était pas facile, mais très intéressant.
Pendant un certain temps, j’ai eu du mal à croire que j’allais vraiment en Californie. L’excitation a atteint son apogée lorsque nous avons survolé Mammoth Lakes et pu voir les belles montagnes au pic enneigé — rien de surprenant étant donné l’altitude si élevée. Nous avons été accueillis à l’aéroport après notre atterrissage. Excitées, Patricia et moi prenions des photos du paysage comme des touristes.
Après avoir mangé à Big Pine, nous avons emprunté la longue route sinueuse qui mène à notre camp. Tout le monde était occupé à travailler sur ses cartes de Little Poleta. J’ai vu la carte de quelqu’un et je me suis dit « Je dois faire ça? ». J’étais un peu débordée au début, sans aucune formation en géologie, à part un cours d’un mois en sciences de la terre dans le cadre du programme de technologie environnementale du Collège sur l’Arctique du Nunavut. Être avec des étudiants universitaires qui ont quatre ans de cours derrière eux était également intimidant au début. Mais avec l’aide des instructeurs et de leurs assistants, je me suis rapidement mise à jour.
La première chose que nous avons faite a été de nous arrêter dans une carrière de pierre ponce. J’ai compris un peu comment ce sédiment s’est formé, mais j’aimerais avoir les mêmes connaissances que les étudiants d’université. Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé ces notions intéressantes — apprendre comment les sédiments sont passés de couches fines à couches grossières. J’ai vraiment été surprise par l’échantillon que j’ai prélevé, car il était si léger par rapport à la taille réelle de la roche.
Nous avons ensuite visité un profond canyon avec de la rhyolite articulée en forme de colonne, dont je ne comprenais pas encore tout à fait la formation, mais dont j’avais une compréhension de base. C’est l’une des choses qui m’a donné envie d’en savoir plus, qui m’a incitée à vouloir comprendre la formation des roches et la gamme de facteurs comme le refroidissement, la composition chimique et bien plus encore. Je me suis rendu compte que je m’intéressais de plus en plus à la géologie pour mieux comprendre comment la terre se formait.
Nous avons également visité une source d’eau chaude. C’était une expérience agréable de pouvoir s’asseoir pour une fois dans une rivière qui n’est pas glaciale! Notre instructeur, Mike Young, nous a même dit qu’il avait gardé ça pour notre arrivée. Je me suis sentie spéciale.
Ensuite, nous sommes allés au dôme d’Obsidienne. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Je l’imaginais plutôt comme une roche noire vitreuse, à l’image de l’échantillon que j’ai vu ici au travail. Néanmoins, je l’ai trouvée très intéressante.
La dernière chose que nous avons regardée était les tours de tuf au lac Mono. On m’a expliqué que ces tours se sont formées parce que le niveau du lac fluctue et que l’eau douce qui bouillonne au fond se mélange à l’eau du lac pour former les tours — haha c’est tout ce dont je me souviens pour l’instant.
Pour la plus grande partie du stage pratique, nous avons cartographié Little Poleta avec différents instructeurs, qui avaient tous des idées différentes et leur propre façon de cartographier. Parfois, c’était un peu confus, mais nous avons fini la carte à temps. Par contre, la coupe transversale était une tout autre histoire. Avant de commencer, Mike nous a donné une coupe transversale du « monde parfait » à compléter. Après avoir été incertaine et avoir effacé beaucoup de lignes, j’ai finalement vu la faille, et tout cela a eu un sens pour moi. La faille me rendait confuse au début, mais une fois que je l’ai visualisée, j’ai vite compris. C’était un scénario de « monde parfait ».
La situation était différente sur le terrain. J’ai eu de la difficulté à déterminer une coupe transversale de près. Les coupes transversales ont été de loin la chose la plus difficile à faire pendant mon séjour en Californie. La visualisation, le tracé des points et la connexion de tous les éléments sont des étapes que je dois pratiquer pour bien comprendre.
Outre les excursions et la visite de nombreuses formations rocheuses, nous avons fait beaucoup d’autres activités amusantes. Nous sommes allés nous baigner dans une rivière, qui était assez boueuse et qui se trouvait à être la source d’eau potable de Los Angeles. Quelques-uns d’entre nous se sont levés très tôt un matin et ont conduit jusqu’à une altitude plus élevée pour regarder le lever du soleil. Que je suis heureuse d’avoir été de ceux-là! Voir le soleil se lever du sommet d’une montagne avec la lune toujours visible était incroyable, même si j’ai eu froid pendant l’attente.
La fluctuation de la température entre le jour et la nuit était incroyable. De 30 degrés le jour à 5 degrés la nuit, c’est toute une différence. Je viens du nord et je suis habituée aux températures sous zéro, mais pas aux 30 degrés pendant la journée. Les sacs de couchage que nous avions n’étaient pas assez chauds, alors la première nuit, nous avons gelé! Les étudiants étaient si accueillants et amicaux; j’aurais aimé avoir plus de temps pour les connaître. Nous avons même appris à quelques étudiants le chant à gorge.
Dans l’ensemble, ce voyage a été une grande expérience d’apprentissage et il m’a sérieusement fait penser à me lancer dans les sciences de la terre, et peut-être à faire carrière comme géologue. Il me reste encore une année pour obtenir mon diplôme dans le cadre du programme de technologie environnementale. À la fin de l’été, j’espère que j’aurai choisi une université où poursuivre mes études pour l’obtention d’un diplôme. Pour l’instant, je ne sais pas trop ce que je vais étudier, mais je penche vers la géologie.